[ABANDONNE] La malédiction ne punit pas uniquement les damnés - Alexandra

La nuit avait été courte pour Ekaterina. Les derniers événements envahissaient son esprit. Tout allait si vite. La haine commençait à reprendre la ville. Les habitants de Woodbury voulaient s’en prendre à un bébé. Ils étaient prêts à mettre fin à la vie d’un pauvre petit bébé innocent. Ils savaient qu’il avait déclenché la malédiction, pourtant, ce n’était pas une volonté de sa part. Agatha ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Et si tout ces événements amenaient une nouvelle chasses aux sorciers ? Son bébé, nombreux de ses proches étaient en danger, elle l’était également. Sa mère, sa grand-mère avait peut-être raison, pour mettre fin à cette crainte incessante, pour protéger sa fille, elle allait peut-être devoir mettre fin à la vie des damnés qui peuplaient la ville. C’était principalement eux qui en voulaient à la communauté magique et à la petite Agatha. Ils étaient une véritable menace, surtout s’ils commençaient à se regrouper, à reformer des groupes de chasseur. Ekaterina avait besoin de parler, de voir une tête amie, de voir celle qu’elle considérait comme sa petite sœur : Alexandra. Eka avait envoyé un message à Alex lui expliquant rapidement la situation. Elle lui avait dit qu’elle avait besoin de la voir pour discuter un peu des derniers événements, ceux qui touchaient la ville, ceux qui touchaient également la communauté magique. Eka ne savait pas réellement si la jeune Alex était au courant de tout, notamment pour la petite Agatha, mais elle avait besoin d’en parler et de la mettre au courant si elle ne l’était pas.

Ekaterina était assise sur une table, un peu à l’écart des autres. Les personnes présentes ici pour le déjeuner ne devait pas entendre ce que les deux jeunes femmes allaient se dire. Pourtant, pour éviter tout soupçon Eka voulait parler en présence de monde. Elle se disait que si elle commençait à voir certains de ses amis ou même sa famille uniquement de manière cachée, les doutes les concernant aller commencer. Et elle ne voulait pas ça. En attendant son amie, la jeune maman donnait le biberon à son bébé qui commençait à pleurer et faire un peu trop de bruit pour les personnes présentes ici. Il fallait dire qu’il commençait à se faire tard pour elle, elle avait faim et était très certainement fatiguée, elle avait l’habitude de faire une sieste en début d’après-midi, juste après le déjeuner.

@Ekaterina Miler

c'est difficile, de devoir se retrouver à choisir un camp. surtout lorsque toutes ces années, elle dansait sur un pied puis sur un autre. elle avait tenu à faire partie du monde humain, malgré une prophétie jamais exaucée qu'on lui avait plantée dans le crâne, une histoire du même type que celle que l'on raconte aux enfants pour les endormir. alex, elle n'y a que très rarement cru, du moins jusqu'à aujourd'hui. pour elle, ç'avait été un mythe, peut-être quelques mots que l'on s'était passés d'oreille en oreille comme une rumeur, qui s'était répandue au sein de la communauté magique, sans jamais la moindre preuve de ce qu'ils avançaient. puis, ça remontait à loin. qui, à ce jour, prenait cette histoire au sérieux ? ses tantes, en tout cas. probablement d'autres sorciers aussi. mais pas alex, on la lui faisait pas. tant qu'elle n'avait pas de quoi la convaincre, tant qu'elle ne le voyait pas, elle n'y croyait pas. puis la petite est née, et tout a bousculé. rapidement, ses tantes sont venues frapper à la porte de son appartement pour la prévenir que l'heure était venue, et que bientôt, il allait falloir qu'elle choisisse son camp. abandonner les humains et retourner aux siens ? ou tourner le dos à ses origines et s'y opposer ? et maintenant, il fallait confronter ekaterina. la jolie blonde avait relu plusieurs fois son texto avant de se décider à y répondre, hésitant à la rencontrer. probablement parce qu'elle ne voulait pas qu'elle aussi lui fasse la morale et lui répète qu'il était temps pour alex de soit rejoindre les siens, soit les quitter pour de bon. mais finalement, elle accepta leur rencontre. rencontre qui s'effectua quelques heures plus tard. « hey. » lança-t-elle nonchalamment à la jeune femme à son arrivée. la prunelle de ses yeux se posèrent tout d'abord sur son amie, puis sur l'enfant à ses côtés. elle esquissa un sourire en coin, et se déplaça pour lui embrasser le front. enfin, elle prit place face à sa mère. « comment tu te sens ? pas trop dépassée par ce qu'il se passe en ce moment ? »

Assise à une table, en compagnie de sa petite fille Ekaterina attendait son amie, qui n’avait pas tardé à apparaître. « Salut. » Alexandra n’était pas aussi chaleureuse que d’habitude. Quelque chose n’allait pas. Elle n’avait pas l’air ravi de voir Ekaterina. Elles qui étaient tout le temps très contentes de passer du temps ensemble. Est-ce que les derniers événements y étaient pour quelques choses, allaient-ils changer leur relation ? Ekaterina n’espérait pas. Elle tenait beaucoup à son amie et ne voulait pas la perdre. Jamais. En la voyant s’approcher de sa fille pour l’embrasser, Ekat laissa échapper un sourire. Ça l’a rassuré un peu de voir, qu’elle n’était pas complètement mécontente de les voir. Alex pris ensuite place devant la jeune mère avant de prendre la parole. Question évidente. Beaucoup de personnes se posaient la même question et une bonne partie d’entre eux avait la même réponse. « Je suis complètement dépassée par tout ce qui est en train de se passer. Je ne vais pas te mentir, c’est en partie pour ça que j’avais besoin de te voir aujourd’hui. » Eka espérait qu’Alex n’allait pas quitter l’endroit. Elle devait beaucoup en entendre parler ces derniers temps, surtout avec ses tantes qui se comportaient comme la famille d’Eka. Mais elle avait besoin de discuter de tout cela et Alexandra était la seule personne avec qui elle pouvait en parler en sécurité, ou presque la seule. Elles étaient dans un endroit public pour ne pas éveiller les soupçons. Ekaterina devenait presque parano. Elle avait peur que si elle rencontrait trop souvent ses amis dans des lieux privés, elle ne soit accusée de sorcellerie. Mais il était important de rester discret, de surveiller son langage, pour ne pas laisser entendre des informations importantes sur leurs personnes, c’était primordiale. « Tout le monde me dit que je dois choisir un camp. Ma mère me dit que je dois accomplir l’héritage familial. Mais je n’ai pas envie de le faire, je n’ai pas envie de devenir une… meurtrière. » Ekaterina ne voulait pas de tout ça. Elle aurait préféré que la malédiction ne se déclenche jamais. C’était trop compliqué, pour tout le monde. Des clans se formaient, la haine se réveillait et Eka savait que tôt où tard, on allait apprendre ce qu’elle était et par conséquent ce que sa fille était. Elle avait envie de ne pas se mêler à toute cette histoire, mais elle venait d’une puissante famille qui était totalement pour cette malédiction. Comment contrer sa famille ? Comment désobéir à cette dernière ? C’était compliqué, Ekaterina n’avait pas envie de perdre les siens. Damnés ou sorciers, elle aimait ses proches et refusait de leur faire du mal. Pourtant, elle avait ce poids, cette obligation familiale qui était de détruire les damnés. Ekat était complètement perdue et elle avait besoin des conseils de son amie, de celle qu’elle considérait comme une petite sœur pour l’aider à comprendre. À condition qu’Alex savait elle-même où aller, quel camp choisir. Cette malédiction était le fléau de toute une ville, plongée dans l’obscurité, le questionnement, la peur, la haine ou encore l’incompréhension. Cette malédiction n’était pas là pour punir uniquement les damnés, puisqu’ils n’étaient pas les seuls touchés par elle. « Alex. Qu’est-ce qu’on doit faire ? »